Journée d'étude en visio-conférence « Autour de Pilote de guerre de Saint-Exupéry : écritures de la défaite en 1940 » organisée par Évelyne Thoizet

Le 23 mai 1940, le capitaine Antoine de Saint-Exupéry survole Arras lors d’une mission aussi périlleuse qu’inutile dont il ressort miraculeusement vivant. Cette mission d’observation inspira en grande partie l’écriture de Flight to Arras aux États-Unis, devenu Pilote de Guerre en France. L’équipe «TransLittéraires» du laboratoire de recherche «Textes et cultures» de l’université d’Artois s’associe aux commémorations de ce survol légendaire d’Arras et plus largement de la Bataille de France, organisées par l’association Artois Saint-Exupéry et la ville d’Arras. Du 10 mai au 25 juin 1940, la France vit la plus terrible débâcle de son histoire : après une «drôle de guerre» sans combats de dix mois, les troupes nazies envahissent la Belgique, franchissent la frontière naturelle des Ardennes en contournant la ligne Maginot puis conquièrent très rapidement les territoires du nord et du nord-est de la France, malgré la résistance des soldats français mal commandés et livrés à eux-mêmes. Les populations de ces régions fuient vers le sud pour échapper à l’étau allemand; à l’exode de mai succède en juin un raz-de-marée humain qui vide la France du nord de la Loire de ses habitants, jetés sur les routes dans des conditions très éprouvantes. Cette débâcle s’accompagne d’une crise politique, idéologique et morale que Saint-Exupéry et d’autres intellectuels, historiens, hommes politiques, romanciers, essayistes (Georges Bernanos, Marc Bloch, Henri de Montherlant, Robert Merle, Léon Werth, etc.) racontent et tentent de comprendre dans leurs œuvres. En croisant diverses approches littéraires de cet épisode très sombre de l’Histoire contemporaine qui hante encore les mémoires familiales, les intervenants de cette journée d’étude, spécialistes de l’œuvre de Saint-Exupéry ou de la période, s’interrogent sur la manière originale dont les écrivains ont décrit et analysé cette défaite en proposant des pistes de réflexion qui sont toujours d’actualité. L’ensemble des études paraîtra en novembre-décembre 2020 dans le numéro 8 de la revue électronique «L’Entre-deux» éditée par le laboratoire «Textes et Cultures». http://lentre-deux.com/

Programme


9 h : Introduction par Évelyne THOIZET

9 h 30 : Monique GOSSELIN-NOAT, « Deux anciens combattants de 14 face à la déroute de 1940 : Georges Bernanos et Marc Bloch »

10 h : Jean-François DOMENGET, « Montherlant témoin de la débâcle. Proximité et distance dans Notes de la guerre sèche »

10 h 30 : Questions et pause

11 h : Amélie GOUTAUDIER, « Bienheureux ton déchirement qui te fait accoucher de toi-même » (Citadelle, ch. XLIX) : Pilote de guerre : une poétique de la défaite ?

11 h 30 : Laurent de BODIN de GALEMBERT, « Religion du sacrifice ou sacrifice de la religion ? »


12 h : Questions et pause


13 h 30 : Aurélien d’AVOUT, « L’espace allégorique de la cathédrale dans Pilote de guerre à la lumière des récits de 1940 »

14 h : Thierry OZWALD, « Pilote de guerre de Saint-Exupéry (1942), Week-end à Zuydcoote de R. Merle (1949), ou l’esprit de résistance »

14 h 30 : Questions et clôture